Le Débredinoire de Saint-Menoux, situé en plein cœur du bocage Bourbonnais, est une curiosité locale aussi originale qu’attachante. 

Son nom, issu du dialecte bourbonnais, dérive du mot ''bredin'' qui signifie ''simple d’esprit'' ou ''un peu fou''. Cette tradition singulière est liée à la figure de Saint-Ménulphe, évêque celte du VIIe siècle, qui, de retour de Rome, s’arrêta à Mailly-sur-Rose (aujourd’hui Saint-Menoux) où il mourut. Réputé pour ses miracles et sa capacité à soigner les troubles mentaux, il fut à l’origine d’un important pèlerinage, entraînant la création d’une abbaye bénédictine puis la construction, au XIIe siècle, d’une église romane.

Dans le déambulatoire de cette église, derrière le chœur, repose le sarcophage en grès de Saint-Ménulphe. Sur l’un de ses côtés, un trou en demi-cercle a été percé, appelé ''débredinoire''. Selon la légende, c’est Blaise, fidèle serviteur du saint mais considéré comme un peu simple d’esprit, qui aurait eu l’idée de percer ce trou pour y passer la tête et se sentir plus proche de son maître. Après de nombreuses visites, Blaise serait sorti ''débrediné'', guéri de sa folie par le miracle du saint défunt.

Depuis lors, le Débredinoire est devenu un lieu de pèlerinage et de curiosité. Les visiteurs, croyants ou simples curieux, viennent y passer la tête dans l’ouverture pour chasser la ''bredinerie'' (la folie) ou soulager leurs maux de tête. Une règle s’impose toutefois : il ne faut surtout pas toucher les bords du trou, au risque de récupérer toute la folie des pèlerins précédents !

Le Débredinoire de Saint-Menoux demeure ainsi un patrimoine unique, mêlant histoire, légende et coutume populaire, et continue d’attirer ceux qui souhaitent se libérer de leur ''bredinerie'' ou simplement découvrir une tradition insolite du Bourbonnais.